dimanche 13 novembre 2011

Match France / Nouvelle-Zélande.

Lequel des deux sera le vainqueur !
Nous voici, quelques semaines après la finale de coupe du monde de rugby entre la France et la Nouvelle-Zélande, pour refaire le match entre un pinot noir Français et un pinot noir Néo-Zélandais. Pour cette rencontre, j'ai choisi deux vins au hasard avec pour seules obligations pour que le match soit équitable : un prix identique (soit 12€ pour le Givry et 12,50€ pour le Marlborough), un seul et même cépage (le pinot noir), le même millésime (2008) et que les deux vins soient élevés de la même façon (élevage d'environ 12 mois en fûts de chêne).
Présentation des équipes :
France : Givry 1er Cru "Clos Jus" du Domaine Mouton 2008. Ce domaine de 10 ha situé à Givry est aujourd'hui une valeur sûre de l'appellation. C'est maintenant Vincent qui a repris le domaine familial qui existe depuis trois générations. Givry est une appellation "village" de la Côte Chalonnaise (Bourgogne) souvent sous-estimée qui produit des vins typiques et savoureux. Le vignoble de Givry est reconnu depuis Henri IV qui, dit-on, appréciait déjà ces vins. Les sols sont bruns calcaires et argilo-calcaires.
Nouvelle-Zélande : Marlborough "Pinot Noir" Framingham 2008. Cette maison créée en 1994 et située dans la Wairau Valley (sous-région de Marlborough, au nord de l'île du sud) appartient à Pernod Ricard Nouvelle-Zélande. On retrace l'origine de la viticulture en Nouvelle-Zélande au XXème siècle et plus exactement en 1819 lorsqu'un évêque français planta les premières vignes dans ce pays. Marlborough est la plus grande région viticole du pays. Le pinot noir est le 4ème cépage planté en Nouvelle-Zélande (524 ha sur 8200 ha au total).
Première précision avant de commencer : le Givry est bouché avec un bouchon en liège alors que le Marlborough est bouché avec une capsule vissée.
Nouvelle-Zélande (Marlborough "Pinot Noir" Framingham 2008) : la robe est d'une belle teinte rubis avec des reflets grenat. Le nez est très expressif et envoûtant sur d'agréables notes de fruits rouges compotés. A l'aération, une note de vanille se fait ressentir. La bouche est volumineuse mais sans excès avec une belle trame soyeuse. C'est un beau pinot noir qui sent le "soleil". Il y a toujours ces notes de fruits rouges compotés en bouche. L'équilibre est bon. Suit une magnifique finale boisée et vanillée (signe d'un élevage en fûts bien maîtrisé). C'est un vin à boire maintenant pour son beau côté fruité.
France (Givry 1er Cru "Clos Jus" du Domaine Mouton 2008) : la robe est d'une belle teinte rubis mais avec des reflets légèrement plus clairs que le Marlborough. Le nez est également bien expressif, avec moins de fruit présent. Je ressent des arômes de sous-bois et de baies rouges. Je trouve le nez plus fin mais moins flatteur. La bouche de ce Givry mise sur la finesse et sur la minéralité. Un peu légère, elle a quand même un bon équilibre avec des tanins fins et agréables. La finale est moyenne et trop vive. Son acidité et sa fraîcheur le destinent plus à la garde. A garder encore quelques années et à re-goûter...
Je préfère le pinot noir Néo-Zélandais (à l'heure actuelle !) pour son beau fruité et son équilibre mieux maîtrisé. La France joue plus la carte de la finesse et de l'élégance, avec une traduction du terroir peut-être plus importante que le vin de Nouvelle-Zélande. Je pense que ce Givry est encore trop jeune. Il pourra sûrement nous surprendre à condition d'avoir la patience de le laisser vieillir encore quelques années. La Nouvelle-Zélande joue plus sur le côté fruité du vin, voire démonstratif ! Mais je le préfère dans ces conditions de dégustation.
La Nouvelle-Zélande n'est pas championne du monde pour rien...

lundi 7 novembre 2011

Clin d'oeil sur l'appellation Echézeaux "Grand Cru"...

Situés en Côte d'Or, plus exactement en Côte de Nuits entre les grands crus de Vosne-Romanée et le Clos de Vougeot, les 35 hectares de ce Grand Cru bourguignon font partie de la commune de Flagey-Echézeaux. Ce climat fut créé au XII ème siècle par les moines cisterciens. Son nom vient de "chezaux", ce qui signifiait : "hameau" ou " groupe d'habitations".

Nous voyons bien sur cette carte que le Grand Cru Echezeaux est situé dans la lignée des grands crus de Vosne-Romanée.
Dans la continuité des Grands Crus de Vosne-Romanée et au dessus du Grand Echézeaux (à ne pas confondre car c'est un autre Grand Cru) l'Echézeaux est sur une pente assez prononcée entre 250 et 300 mètres d'altitude. Le sol est plutôt argilo-calcaire avec un revêtement caillouteux. La pente assez forte permet un bon drainage en cas de fortes pluies.
Le seul et unique cépage que l'on retrouve dans ce Grand Cru est le pinot noir. Il est extrêmement difficile à cultiver, mais interprète à merveille le terroir sur lequel il pousse. Autrefois, il y avait une petite parcelle (appelée "les Cruots") qui était plantée en blanc. Mais après la crise du phylloxera, tout le vignoble à été replanté en pinot noir.
Après vinification, l'Echézeaux est toujours élevé en fûts de chêne (de 228litres) neufs ou de plusieurs vins (suivant les domaines) pendant 12 à 18 mois.
Ce qui caractérise un Echézeaux est sa robe rubis, avec des nuances plus ou moins sombres suivant l'âge et le millésime. Assez jeune, les arômes évoquent souvent la violette, la rose, la cerise et la fraise. Avec le temps, le bouquet évolue sur des notes animales, de sous-bois voire de pruneau. Au palais, j'ai remarqué que ce Grand Cru se distinguait par sa finesse et son côté soyeux. Il est facilement reconnaissable à son élégance qui ferait presque penser à une belle dame ! La garde est d'environ d'une dizaine d'années et peut largement dépasser les 20 ans pour les grands millésimes.
Je conseille de le déguster entre 16° et 18°, sur un gibier à plumes, un agneau rôti, une côte de boeuf ou bien un fromage au lait cru. Il n'est pas nécessaire de le carafer. L'ouvrir juste avant le service est en général suffisant.

Voici quelques beaux flacons d'Echézeaux Grand Cru...
Les prix varient en général entre 40€ et 70€ la bouteille (au domaine). Par contre, certaines grandes cuvées comme un Echézeaux du Domaine de la Romanée-Conti du millésime 1990 se revendent facilement 600€ aux enchères.
Sachant qu'il y a environ 80 producteurs qui vinifient cette appellation, faites attention à bien choisir un bon domaine et aussi un bon millésime.
Voici une liste (exhaustive) de grands domaines produisant d'excellents Echézeaux : domaine Lamarche, dom. De La Romanée-Conti, dom. Mongeard-Mugneret, dom. Desaunay-Bissey, dom. A. Gros, dom. E. Rouget, dom. Méo-Camuzet, dom. Jayer, dom Confuron-Cotetidot, dom. Dujac...
Grands millésimes pour l'Echézeaux : 1978, 1989, 1990, 1996, 1999, 2002, 2005, 2009...?...

Dégusté récemment :
Echézeaux Grand Cru 2006 du Domaine Mongeard-Mugneret.
Ce domaine réputé est situé à Vosne-Romanée. Il produit chaque année environ 7000 bouteilles d'Echézeaux sur une superficie de 2,5 ha. Les vignes de pinot noir sont âgées de 25 à 60 ans. Les vendanges sont exclusivement manuelles. L'élevage se fait dans 40 à 50% de fûts de chêne neufs.
La robe a une belle teinte profonde et de couleur rubis. Un magnifique bouquet raffiné et intense dégage de belles notes de fruits rouges, voire de fleurs. La bouche est élégante et soyeuse. Suivent de beaux et délicats tanins. La finale est longue et splendide. Ce 2006 a besoin de quelques minutes d'aération dans un grand verre pour exprimer tous ses secrets. Même si le millésime n'est pas exceptionnel, le domaine a fait une très belle cuvée qui peut tenir encore une petite dizaine d'années. Très beau vin...

mardi 1 novembre 2011

Pauillac - Château Lynch-Moussas 2004

Pauillac, commune du Bordelais qui se distingue en ayant sur ses terres trois des cinq premiers Grands Crus Classés du Médoc et des Graves. Et à environ trois kilomètres à l'ouest du centre se trouve le château Lynch-Moussas, 5ème Grand Cru Classé. Le domaine viticole de 40 ha est situé sur une belle croupe graveleuse avec une veine d'argile qui caractérise ce cru. L'encépagement est composé de deux tiers de cabernet-sauvignon et d'un tiers de merlot. Le vin est élevé pendant environ un an dans des barriques de chêne neuves à 55%. Actuellement, le château appartient à Philippe Castéja, également propriétaire du Château Battailley et président du Conseil des Grands Crus Classés du Médoc.
Ce 2004 se présente avec une belle robe profonde aux reflets grenat encore jeunes. Le nez mûr et ample développe d'agréables notes de fruits noirs, de cèdre et de vanille. La bouche possède du caractère et du volume, bien charpentée et avec de beaux tannins. Malgré ces sept années, il paraît encore très jeune et sur le fruit.
Un 5ème Grand Cru qui tient bien son rang. J'attendrai encore deux à trois ans pour le déguster sur un gibier ou sur des fromages pas trop forts.